Le Chant De L’Ombre // Performance Musicale


Introduction /

Le musicien Benoit Carré (SKYGGE) et le collectif d’art numérique Cosa Mentale revisitent le conte d’Andersen, L’Ombre (1847), qui raconte l’émancipation de l’ombre d’un savant-poète au contact de la poésie et l’ascendant que celle-ci va prendre sur lui jusqu’à usurper son identité.


“L’ombre grandissait, devenait plus forte, plus indépendante, jusqu’à ce qu’elle prenne la place de l’homme lui-même. Celui qui était jadis maître de son ombre se retrouvait désormais esclave de celle-ci, un étranger dans sa propre vie.”


A l’heure où l’IA interroge notre rapport à la création et ce qui différencie une création humaine de la production illimitée d’une IA générative, L’Ombre d’Andersen est une source d’inspiration à la modernité saisissante. Dès ses premières explorations avec l’IA, Benoit a relié l’Ombre du conte à l’IA qui prolonge son geste musical (une mélodie, une orchestration, sa voix) en proposant des artefacts inattendus, inspirants.


La performance audio-visuelle Le Chant De L’Ombre est la rencontre entre deux approches artistiques parallèles, l’une musicale et l’autre visuelle, d’un dialogue avec une ombre IA (visuelle) et un écho vivant (sonore). Cette ombre-écho se déploie grâce à des systèmes d’IA et des technologies d’analyse (faciale, corporelle, vocale, harmonique) qui donnent forme à des sons, des voix, des chants, des visages. L’Ombre d’Andersen se déploie ainsi et acquiert une personnalité qui s’affirme au cours de la performance.


L’Ombre, écho vivant /

Lorsque Benoit joue du piano, il déclenche des voix aux timbres hybrides, comme un écho intelligent aux notes jouées. Ces chants sont générés en temps réel, grâce à une IA (SoMax, Ircam) qui écoute ce que joue Benoit et sélectionne par similarité les chants d’un corpus qu’il a constitué.

A son tour Benoit écoute ce qui est généré et déploie son jeu dans un dialogue musical avec l’IA. À la part d’improvisation inhérente à cette installation sonore, s’ajoutent les variations propres aux systèmes d’IA  en fonction de leur capacité de calcul et de la mémoire disponible.


L’Ombre, clone vocal /

Les différents modèles de voix qu’il créé permettent à Benoit de modifier son timbre de voix en temps réel. Lorsqu’il chante, son timbre est remplacé par d’autres timbres, féminins ou masculins, d’époques et de styles différents: de la rugosité d’un timbre de voix des années trente à la douceur d’une voix jazz à la Julie London. Ces timbres de voix sont des modèles qu’il a obtenu par hybridations, mélange de timbres vocaux existants pour créer de nouvelles voix qui réagissent de façon singulière aux inflexions de la voix de Benoit.

Extraits de la sortie de résidence au CDA d’Enghien-Les-Bains (Juin 2024) – Images : Cosa Mental (ici pour la présentation de la performance audio visuelle)

contact : celine@puppetmaster.fr